Le Logiciel payant
Tout utilisateur a déjà utilisé un logiciel payant. Mais la lecture du
contrat passé entre les deux parties réserve parfois des surprises.
Les éditeurs montrent rarement plus de bonne volonté que n'en oblige la
loi. On n'achète jamais un logiciel mais simplement une licence d'utilisation.
A ce sujet, lire attentivement le CLUF de MICROSOFT
Analyse rapide :
Le droit de copie à usage privé : l'utilisateur a le droit d'effectuer
une copie de sauvegarde pour garder un support si il égare l'original
ou si celui-ci est défectueux. Cependant Microsoft ne le respecte pas car
les disquettes d'installation de Windows 95 (en 1996) étaient formatées
au format 1.84 Mo (capacité bien inaccessible à la majorité des utilisateurs).
Il n'est cependant pas seul car la plupart des éditeurs de jeux fournissent
des CD contenant plus de 650 Mo de données. (mais les CD vierges actuels sont
maintenant de 680 Mo)
Un poste = une licence : Microsoft ne s'intéresse plus au nombre d'utilisateurs
mais de postes. Dans le cas d'un réseau, on se trouve rapidement dans des
situations étranges : il faut autant de licences que de postes connectés au
réseau car ils sont des utilisateurs potentiels du logiciel, quel que soit leur OS.
( Ce qui revient à acheter des licences pour de vieux Mac
par exemple connectés à un réseau PC )
Application de la directive européenne : un logiciel décacheté est un logiciel
acheté. Toutefois, certains revendeurs n'appliquent pas cette directive et accordent
un délai de réflexion après achat du logiciel.
Le pour et le contre : il faut choisir avec
discernement selon l'usage et la situation.
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Coût | élevé mais investissement comme un autre | trop élevé Þ 4 solutions (piratage, tolérance, version étudiant, mise en free) |
Support | faible ou garanti avec un surcoût | faible ou coûteux Þ frustration |
Ergonomie | excellente | excellente mais course à la version |
Souplesse | nulle ou surcoût exorbitant | nulle |
Assez bien adaptés aux entreprises, les logiciels payants sont difficilement accessibles aux particuliers. L'ergonomie est presque toujours présente. On peut parfois se demander si par souci de profit les éditeurs de logiciels payants ne nous poussent pas à acheter des fonctionnalités qui nous sont inutiles : seuls 5% des utilisateurs de Microsoft Office utilisent plus de 20% de ces fonctionnalités.
Le ShareWare
Le Shareware est un bâtard entre un logiciel payant et un libre. Cette
culture très implantée aux USA n'existe pas en France. Qui ici a payé la
licence de Winzip ?
Le principe est très simple : on teste une version limitée en temps et/ou fonctionnalités et après satisfaction, on achète la licence pour une utilisation enregistrée et légale.
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Coût | faible mais non facturé (sauf cas particulier) | accessible mais difficile à régler (USA...) |
Support | très faible | |
Ergonomie | correcte à bonne et pour de petits logiciels quelquefois bien utiles | |
Souplesse | fausse souplesse : si il y a les sources mais pas de newsgroup ! |
Assez bien adaptés aux particuliers, les partagiciels n'offrent ni les garanties ni les facturations indispensables aux entreprises. Ce type de logiciel est souvent presque artisanal et la paiement de la licence assez difficile.
Le FreeWare
Le concept du libre est explicite mais l'utilisateur perd malheureusement
tous ses droits. Un véritable travail risque ainsi d'être accaparé sans
vergogne par d'autres.
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Coût | nul par définition | nul |
Support | nul et sans aucun garanties | nul |
Ergonomie | souvent inexploitable en entreprise | nulle (souvent) |
Souplesse | excellente puisque les sources sont très souvent fournies et réutilisables sans copyrights. |
Ce type de logiciel, de par sa nature, fait rarement l'objet d'un important travail de fond et de forme, de sorte qu'il existe peu de logiciels du domaine public utilisables par des particuliers et encore moins par des entreprises. De plus, le support et les garanties sont nulles.
La GNU Public Licence ( GPL :
les textes officiels )
Un peu d'histoire
Linus Torvald, un étudiant finlandais, penche entre Unix, qui est hors de prix,
et Minix (mini Unix pédagogique manquant de puissance). Il décide de créer son
propre OS qui ne lui coûtera que du temps et évitera les dépenses inutiles en
soft et en hard : il aboutit à une ébauche en 1991 (30 000 lignes de code) et
Linux nait. A la même époque, Richard Stollmann crée la GPL et se lance dans la
FSF.
De nos jours, l'évolution constante de Linux et de son environnement en est à un
tournant de son histoire. Des sociétés leader du marché informatique (
Oracle, Intel, Sybase, Informix
...) investissent et se penchent depuis l'été 98 sur ce qu'elles estiment comme
une plate-forme d'avenir pour leurs produits... (Microsoft préparerait même un portage
d'Office sur cette plateforme !) Et l'on sait combien les applications sont importantes
pour qu'un système d'exploitation naissant soit adopté ! (on se rappellera du flop
d'OS/2 d'IBM...). Torvalds continue de jouer le chef de file du projet qu'il a initié
mais ce projet devenant énorme (10 millions de lignes de code) il est secondé par de
nombreux développeurs de par le monde. (Interview de Linus
Torvalds)
En France, c'est l'AFUL ( L'Association Francophone
des Utilisateurs de Linux et des Logiciels Libres ) qui promotionne les logiciels
libres. Ses statuts sont explicites.
Mais la Licence GNU est bien sûr transposable à différents systèmes ou domaines
d'application. Par souci de simplicité, nous n'étudierons cependant que Linux et
son environnement.
Licence & Philosophie :
Obligation de fournir ses sources :
il faut que naisse une communauté dans laquelle chacun peut bénéficier du travail
de tous. "Mon travail est gratuit pour les autres mais je bénéficie du leur !"
Gratuit mais vendable :
mais attention de ne pas froisser la communauté. Il vaut mieux éviter de vendre
trop cher sinon le boycotte ou le désintérêt est assuré.
La parenté et ses droits afférents sont maintenus :
il n'est pas question d'abolir la propriété intellectuelle mais de ne pas entraver
l'évolution par de sombres questions commerciales.
On comprendra qu'avec une telle ligne de conduite, les réactions des acteurs actuels
du marché logiciel sont diverses mais souvent enflammées ! Il y quelques années certains
se complaisaient à comparer les développeurs des projets LINUX à un groupe de doux
pacifistes au milieu des brebis dans un Larzac virtuel. Les mêmes de nos jours
investissent dans des sociétés de services LINUX (comme la société RedHat) ou voient
d'un oeil plus du tout amène ces inoffensifs hachers.(Cf La
lettre ouverte du nouveau PDG France de Microsoft Marc CHARDON, le 19 octobre
1998 ainsi que la réponse de l'AFUL )
Coût
Il est entièrement redéfini : une catégorie de logiciels sont gratuits et on y
trouve tout ce qui est nécessaire à un utilisateur. Depuis quelques temps, on
trouve une nouvelle catégorie de softs alliant les avantages des logiciels payants
à un licencing au cas par cas : gratuit pour un usage personnel, payant pour un
usage commercial.
Performances
Les performances sont excellentes et indéniables : LaTex, KLyx, Emacs, The GIMP,
Star Office (non GNU mais libre pour le particulier)... Issu d'un OS très technique,
l'ergonomie souffre encore mais de nettes améliorations sont en cours (XFree86, KDE,
Gnome...).
Support - Développement
Le maître mot : Investissement Personnel
Le support technique est en autogestion par la communauté des utilisateurs.
Le développement colle au déboggage généré par les échanges entre utilisateurs
et développeurs.
Et si on changeait tout ...
L'investissement personnel (en temps) remplace l'investissement financier pour un particulier. Le coût financier pour une entreprise n'est par contre pas négligeable et le passage vers Linux et le tout gratuit nécessite tout de même un peu d'argent :
Né en 91, Linux connaît le succès. D'abord un OS de spécialiste, il devient accessible au grand public. Encore trop technique malgré les derniers efforts d'administration "automatisé" et d'interface "user friendly" il sera bientôt une alternative à l'hégémonique WindowsÔ de Microsoft® ! On trouve facilement sur Internet différentes visions d'une analyse de cette alternative : par exemple le Pour et le Contre d'après les ProLinux ; la même chose d'un autre camp.
Cependant en France, des choses changent puisque l'AFUL a déjà signé un
accord avec le Ministère de l'Éducation nationale,
de la Recherche et de la Technologie pour promouvoir l'utilisation du logiciel
libre dans notre système éducatif.
CONCLUSION
Il appartient à chacun de faire son choix : continuer à bêler des multiples
frustrations induites par le système payant actuel ou rejoindre cet îlot naissant
(de quelques 10 millions de personnes tout de même) préfigurant d'une nouvelle ère
informatique (non les auteurs de ce documents n'ont pas du tout un avis sur la
question) ?
Pour le particulier, moyennant un investissement personnel, le gain sera de plus en plus évident avec le temps. Pour la PME il est d'ors et déjà démontré.
La communauté des "GNU users" amorce actuellement une croissance exponentielle irréversible. Mais qui ne serait pas séduit par un système si dynamique et accueillant ? Surement pas vous...